Des enjeux de développement durable renouvelés pour l’immobilier
L'immobilier est par essence éminemment physique, il dure. Il nous faut désormais interroger cette durabilité, en partant de son impact global et sur un temps qui dépasse souvent une génération.
Nos sites sont présents et contributifs dans les territoires. Ces lieux de commerce et de sociabilité ont été des lieux de libertés nouvelles, ils offrent des services liés à la consommation, à la fourniture d’équipements, à l'alimentation, aux loisirs, ils abritent souvent collectivement le premier employeur de la commune, ils proposent déjà des terrains fertiles à des entreprises, parfois déjà très inclusives. Cependant, ils pourraient être moins strictement fonctionnels, leur architecture pourrait faire plus envie. Ils pèsent comme un îlot de chaleur lors d'étés désormais de plus en plus chauds, ils sont un symbole, parmi beaucoup d’autres, de l'artificialisation des territoires.
Nos sites sont écosystémiques et ont un potentiel de transformation unique. Cette approche systémique est nouvelle, sa compréhension nous aide à faire mieux, en commençant par réfléchir à notre responsabilité, sociétale et patrimoniale.
Plus personne ne peut ignorer la question du changement climatique, le consensus scientifique nous propose de contempler le risque, désormais établi comme extrêmement élevé (supérieur à 99,9%), que les activités humaines alimentées par les énergies fossiles détruisent les conditions-mêmes de la durabilité de quelque activité humaine, dans trop de régions pour que la situation soit « gérable ». Personne de sensé ne traverserait une simple rue si on lui disait que cela implique une probabilité d’accident de 99,9%.
Et pourtant…
Et pourtant, sécheresses, canicules qui se prolongent, tempêtes, inondations, pénuries d’eau… Les catastrophes naturelles se multiplient à une vitesse plus grande que prévu par les scientifiques. Selon le GIEC*, auteur d’un consensus minimal entre les scientifiques et les politiques, la moitié des habitants du monde est désormais« très vulnérable ».

Climat et biodiversité, dépassement des limites planétaires
Le climat n’est qu’une des neuf limites planétaires identifiées par les scientifiques comme à ne pas dépasser si nous voulons, simplement, maintenir les conditions de la vie sur la planète Terre, la seule connue à ce jour comme capable de porter la vie dans des formes si variées, riches, et complexes.
Pour l’IPBES*, sur les 8 millions d’espèces animales et végétales estimées sur la planète, un million sont désormais menacées d’extinction. On parle d’un « effondrement du vivant », qui concerne à la fois le nombre d’espèces et le nombre d’individus.
Tous les processus du vivant sont aujourd’hui fortement perturbés par les activités humaines. Six des neuf limites sont désormais dépassées et continuent de se dégrader. La limite liée à l’ozone a été franchie dans les années 1980, et l’humanité a su évoluer pour résoudre le problème : l’action positive est possible !
La vie est menacée, partout, en qualité et en quantité. Connaître les risques, les limiter le plus possible, s'y préparer, c'est aussi notre responsabilité, et c'est aussi créateur de valeur. La valeur créée sera d’autant plus forte et robuste qu’elle se préoccupera d’une façon holistique, systémique, de la réussite de son terrain de jeu. Pour cela nous devons changer, et changer de paradigme. Nous étions déjà sources de liens, soucieux du plus grand nombre. Notre responsabilité est désormais de prendre en considération cette urgence et œuvrer à notre échelle pour recréer ces équilibres, voire aider à la régénération. La vie a un pouvoir insuffisamment exploré de contribution aux solutions que nous recherchons : changeons notre regard, agissons à toutes les échelles possibles !
Placer le foncier au cœur des enjeux de développement régénératif
Nous changeons de paradigme. Face aux grands défis liés au climat, à la biodiversité, aux tensions sociétales, il nous faut faire une bascule pour passer d’une démarche de limitation de nos impacts négatifs à une augmentation de nos impacts positifs.
Nous avons de la chance, la vie menacée a aussi, encore, un pouvoir fantastique de résilience et de croissance, de régénération.
Nous avons souhaité bâtir notre stratégie sur le savoir et la compréhension des enjeux systémiques, mais mieux encore nous bâtissons les solutions en alliance avec les territoires et ceux qui y vivent, et avec la nature dont les services écosystémiques et synergiques ont été trop longtemps oubliés.
Nous sommes convaincus que la stratégie d’investissement à impact positif est aussi la meilleure stratégie d’investissement, et plus encore quand on l’ajuste au risque. Nous cherchons donc, en plus de la performance financière à créer une performance extra-financière, qui nourrit la performance tout court et à terme la valeur financière. Nous voulons dépasser le seul développement durable, viser le régénératif, qui répare et contribue à créer de meilleures chances futures en mettant le vivant au cœur de notre système décisionnel.
Guidée par l'ambition de devenir une foncière à impact, Ceetrus est déjà fortement impliquée dans la transformation durable de ses lieux. Les sites, dans lesquels nous investissons seuls ou en alliance incarnent notre détermination à accélérer l’impact positif, alors que la résilience des villes et les actions concrètes au service du vivant sont requises urgemment, pour une humanité plus sereine et inclusive.
Nous adhérons au Pacte Global des Nations Unies pour aller au-delà de la CSRD, dans une démarche de construction de sens et d’innovation. Placer le vivant au cœur de nos décisions et de nos actions, intensifier l’utilité de ce qui existe déjà et construire autrement en alliance avec la nature sont nos trois leviers de transformation !
